Michael Burry tire la sonnette d’alarme : analyses, chiffres, et ses nouveaux paris contre l’IA

Depuis plusieurs semaines, Michael Burry — l’investisseur devenu mondialement célèbre pour avoir anticipé la crise de 2008 — attire de nouveau l’attention des marchés. Et cette fois, ses alertes sont encore plus sérieuses. Ses dernières positions révèlent une inquiétude profonde : selon lui, l’exubérance autour de l’intelligence artificielle et la hausse actuelle du marché sont déconnectées des fondamentaux.

Dans cet article, on analyse ses nouvelles positions, les chiffres clés qui l’inquiètent, les risques qu’il identifie, mais aussi les secteurs qu’il croit plus aptes à bien performer dans la période à venir.


🔥 Des paris baissiers massifs contre Nvidia et Palantir

Le dernier dépôt 13F de Scion Asset Management a révélé deux mouvements spectaculaires : Michael Burry a pris des positions PUT gigantesques contre Nvidia (NVDA) et Palantir (PLTR), deux des entreprises les plus populaires du monde de l’IA.

📉 1. PUT sur Palantir (PLTR) — environ 912 millions $

Le plus important de ses paris porte sur Palantir :

  • 5 000 000 d’actions sous options de vente
  • Valeur notionnelle : ≈ 912 millions $
  • Représente la plus large position de son portefeuille déclaré

Pourquoi Palantir ?

  • Le titre s’échange à plus de 65 fois ses bénéfices (P/E ≈ 65)
  • Sa croissance du chiffre d’affaires ralentit autour de 20 %
  • Mais son action a bondi de +160 % sur 12 mois
  • Le cash-flow reste faible comparé à sa valorisation
  • Une grande partie de sa hausse repose sur la « narrative IA » plus que sur les fondamentaux

Pour Burry, Palantir ressemble à une action de croissance surévaluée, portée par l’euphorie plutôt que par des gains réels.

📉 2. PUT sur Nvidia (NVDA) — environ 186,6 millions $

Nvidia, le géant incontesté des puces IA, n’échappe pas à son pessimisme.

  • 1 000 000 d’actions sous options PUT
  • Valeur notionnelle : ≈ 186,6 millions $
  • Nvidia représente la seconde plus grosse position courte du trimestre

Pourquoi viser Nvidia ?

  • Un ratio P/S supérieur à 30, parmi les plus élevés du S&P 500
  • Une croissance qui devra rester quasi parfaite pour justifier sa valorisation actuelle
  • Une capitalisation qui dépasse 2,6 trillions $, plus que Meta + Tesla combinés
  • Le rythme d’investissement des data centers pourrait ralentir dès 2025-2026

Pour Burry, la bulle IA est réelle, et Nvidia en est l’emblème.

🧨 ENSEMBLE, ces deux positions représentent près de 80 % du portefeuille déclaré de Scion Asset Management.

Il n’y a pas de hasard : Burry parie ouvertement sur un éclatement de la bulle IA.


⚠️ Des chiffres macro-économiques qui soutiennent son inquiétude

L’analyse de Michael Burry ne se limite pas à la valorisation excessive des entreprises technologiques ou à la spéculation autour de l’intelligence artificielle. Selon lui, plusieurs indicateurs macroéconomiques convergent et montrent que le système financier américain entre dans une zone de fragilité. Pour Burry, ce n’est pas un seul chiffre qui pose problème, mais l’accumulation simultanée de signaux préoccupants. Voici les principaux.


1. La dette des ménages atteint 17,7 trillions : un frein majeur à la consommation

Le premier élément qui inquiète Burry est l’explosion de la dette totale des ménages américains, qui a atteint 17,7 trillions de dollars, un record absolu. Cette hausse est alimentée par la flambée du coût de la vie, le prix de l’immobilier et la dépendance croissante au crédit à la consommation.
Or, dans une économie où près de 70 % du PIB repose sur la consommation, une population lourdement endettée est un signal très négatif. Plus l’endettement augmente, plus la capacité des ménages à dépenser diminue. Pour Burry, cette tendance annonce un ralentissement durable de la demande et, par conséquent, des bénéfices futurs des entreprises.


2. Les défauts sur cartes de crédit montent à 3,2 % : un signal de stress financier

Autre indicateur inquiétant : les défauts de paiement sur cartes de crédit atteignent 3,2 %, leur plus haut niveau depuis 2012.
Contrairement aux prêts hypothécaires ou auto, les cartes de crédit ont des taux d’intérêt beaucoup plus élevés — souvent entre 20 % et 30 %.
Une hausse des défauts signifie donc que les ménages les plus vulnérables commencent à “craquer”.
Pour Burry, c’est un signal avancé que la pression financière s’intensifie, et que cela pourrait rapidement contaminer d’autres segments du crédit.


3. Un PIB qui ne progresse que de 1,6 % : l’économie perd de la vitesse

La croissance du PIB américain a ralenti à 1,6 %, un niveau faible dans un contexte où les taux d’intérêt restent élevés depuis plusieurs trimestres.
Pour Burry, ce chiffre confirme que l’économie commence à ressentir pleinement l’effet du resserrement monétaire.
Quand la croissance ralentit, les entreprises réduisent leurs dépenses, embauchent moins, et deviennent plus sensibles à la moindre mauvaise nouvelle. C’est un environnement où les marchés deviennent particulièrement vulnérables.


4. Un CAPE de Shiller à 33 : un signal de surévaluation historique

Le CAPE de Shiller, qui compare le prix des actions aux bénéfices moyens sur dix ans, tourne autour de 33, presque le double de sa moyenne historique de 17.
Ce niveau n’a été dépassé que trois fois dans l’histoire moderne :

  • juste avant la bulle internet en 2000,
  • avant la correction de 2021–2022,
  • et aujourd’hui.

Un CAPE aussi élevé signifie que les investisseurs paient extrêmement cher pour des bénéfices qui pourraient ralentir. Pour Burry, cela confirme que le marché est dans une zone de surévaluation dangereuse.


5. Le secteur techno représente 30 % du S&P 500 : un marché trop concentré

Enfin, Burry souligne que la technologie représente près de 30 % du S&P 500, une concentration extrême qui rappelle l’an 2000.
Quand un marché dépend d’un petit groupe d’entreprises pour soutenir l’ensemble de l’indice, il devient très vulnérable.
Une simple mauvaise nouvelle dans l’IA ou chez un géant comme Nvidia pourrait entraîner un repli brutal du marché entier.


📉 Les signaux d’alerte que Burry surveille

Selon lui, plusieurs signaux annoncent un changement de tendance :

✔ Contraction des marges bénéficiaires

Les entreprises commencent à souffrir de la hausse des coûts.

✔ Baisse progressive des ventes

Les consommateurs ralentissent.

✔ Marché tiré par quelques méga-capitalisations

Les 7 plus grandes entreprises représentent plus de 30 % du S&P 500.
Un marché ainsi concentré manque de fondation solide.

✔ Sentiment de marché en “Extreme Fear”

Le Fear & Greed Index montre que les investisseurs deviennent nerveux.

Burry ne prédit pas un crash immédiat :
il prédit une hausse de la volatilité, une diminution des marges et une réduction des multiples.


🛡️ Les secteurs que Burry pense voir mieux performer

Contrairement à l’image d’investisseur ultra pessimiste qui lui colle souvent à la peau, Michael Burry n’est pas négatif sur l’ensemble du marché. Même s’il estime que la technologie et l’intelligence artificielle sont en situation de surévaluation extrême, il identifie plusieurs secteurs capables de traverser un ralentissement économique sans trop souffrir — et même de surperformer dans un contexte de volatilité accrue. Selon lui, trois secteurs en particulier offrent aujourd’hui un meilleur rapport rendement/risque que le reste du marché.


✔ 1. La Santé (Healthcare) : stabilité et demande structurelle

Pour Burry, le secteur de la santé représente l’un des rares segments du marché qui combine résilience, demande récurrente et marges stables. Les dépenses en santé ne diminuent pas en récession : elles augmentent même dans certains cas. Les grandes entreprises pharmaceutiques, biotechnologiques et de matériel médical génèrent des flux de trésorerie prévisibles et disposent de bilans solides. C’est un refuge classique lorsque la croissance ralentit, et Burry le considère comme un pilier défensif indispensable.


✔ 2. La Consommation Essentielle (Consumer Staples) : solidité en période de stress

Le deuxième secteur privilégié par Burry est celui de la consommation essentielle, qui regroupe les entreprises vendant des produits de base : alimentation, hygiène, ménagers, distribution.
Ce sont des entreprises matures, moins exposées aux cycles économiques, avec une volatilité naturellement plus faible. Leur capacité à générer des revenus constants — même quand la consommation se contracte — en fait un pilier de stabilité dans les portefeuilles prudents. En période de tension économique, les investisseurs se tournent souvent vers ces titres, ce qui les protège des fortes corrections.


✔ 3. L’Énergie (Oil & Gas) : un secteur encore sous-investi

Enfin, Burry identifie le secteur de l’énergie comme un candidat sérieux à la surperformance. Selon lui, ce segment reste sous-investi après plusieurs années de désaffection. Pourtant, les prix du pétrole et du gaz continuent d’être soutenus par des tensions géopolitiques, des contraintes d’offre, et une demande mondiale encore robuste.
L’énergie est également un secteur présent régulièrement dans les dépôts 13F de Burry : il y voit une opportunité liée à la valorisation attractive et à la génération de cash-flow.



🧭 Que doivent faire les investisseurs ?

Sans prédire un crash à la minute, l’approche Burry suggère :

  • Revoir son exposition à la tech très chère
  • Alléger les positions sur les entreprises à forte valorisation
  • Favoriser les sociétés de qualité : cash-flow, bénéfices réels, dettes maîtrisées
  • Renforcer les secteurs défensifs
  • Garder une portion liquide pour profiter d’une éventuelle correction

Son message est simple :

👉 Ne vous laissez pas aveugler par l’euphorie de l’IA.


📝 Conclusion

Michael Burry se distingue une fois de plus par son approche contrarienne et par sa capacité à identifier les excès du marché. Ses nouveaux PUTs massifs contre Nvidia et Palantir ne sont pas un simple pari spéculatif : ce sont des signaux destinés à alerter sur une surévaluation majeure.

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